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D'UN TROPIQUE A L'AUTRE... Carnet de voyage d'une tribu prête pour de nouvelles aventures... au Maroc !

16 mai 2011

Grands Taxis pour grands espaces

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Dans un pays où presque personne ne peut se payer le luxe de disposer d'une voiture, la notion de transport en commun se conjugue à partir de n'importe quel véhicule.

A la campagne il n'est pas rare de voir trois personnes sur un seul âne, en ville trois personnes sur une seule mobylette! 

Les transports en communs payants s'organisent autour des trains, des autobus, des grands et des petits taxis. Les trains, tout comme les autocars ayant le défaut de circuler à des horaires fixes (et pas toujours aux "bonnes heures" ni même à la "bonne heure") sur des lignes fixes, ils ne peuvent pas satisfaire tous ceux qui ont besoin de se déplacer dans les villages qu'ils s'agisse d'aller vers les souks hebdomadaires ou de se rendre en visite familiale.

En ville, dès qu'il faut aller à l'hôpital, dès qu'il faut se rendre dans une administration ou simplement dès qu'il faut joindre un point à l'autre "rapidement", le petit taxi est le moyen de transport en commun le plus simple. Transport en commun, le taxi ? Et oui... De manière courante, le chauffeur charge les passants qui lui demandent d'aller dans la même direction, tout au long de son trajet, jusqu'à "remplir" son véhicule. Trois personnes qui ne se connaissent pas peuvent voyager ensemble, acquittant chacune leur trajet "au compteur" ou... à l'amiable... suivant le bon vouloir du chauffeur.

Le grand taxi, lui, se trouve à la gare routière. Son fonctionnement est simple. Il peut charger six personnes (deux passagers à côté du chauffeur et quatre derrière) et il ne part que lorsqu'il a fait le plein de passagers. le prix de la course est ainsi partagé en six. Il peut déposer les voyageurs à l'endroit où ils ont BESOIN d'aller, prenant en route de nouveaux clients si l'occasion se présente. Le grand taxi ne roule jamais à vide. Il attend le temps qu'il faut pour se remplir avant de circuler. C'est un moyen de transport souple, sans horaire, sur n'importe quelle distance. 

Nous étions huit durant ce voyage au Maroc. Huit personnes désirant, ensembles, aller visiter les mêmes lieux. Notre budget étant limité, il nous fallait trouver l'équilibre entre le mieux et le moins bien afin de ne pas faire exploser la tirelire. C'était aussi une excellent "obligation" que nous avions "programmée" afin de découvrir un peu mieux le pays et ses habitants.

Avec Fès comme point de départ, nous avions le projet d'aller visiter le site archéologique de Volubilis et de passer jeter un coup d'oeil sur la ville impériale de Meknès. Nous souhaitions aussi partir dans le moyen Atlas, voir les singes dans les cèdres, grimper sur les pistes de ski et visiter le village dans lequel nous avions habité. Les voitures de location était proposées à un prix accessible, mais les contraintes étaient multiples pour notre troupe vivant en médina, donc loin de la ville nouvelle et de ses voitures. Le grand taxi était le meilleur moyen de transport, il restait à en définir le coût.

Dar Gnaoua, proposait un taxi destiné aux touristes de passage. Nous l'avons contacté en priorité, certains de la qualité de ses prestations. Sans surprise, à huit, nous dépassions la fourchette des prix acceptables sans réussir à conclure un marché satisfaisant pour les deux parties. Il fallait donc se débrouiller autrement. Un après-midi, nous sommes donc partis, M et moi, vers la station des grands taxis afin de voir ce que nous pourrions négocier.

Imaginez la gare routière, devant une des portes les plus populaires de la vieille ville, en sortant d'un marché aux puces!
Le débarquement de deux touristes, genre retraités en vadrouille, ne fit pas long feu : nous fûmes instantanément assaillis par un groupe de taximen offrant à grand bruit des services mirobolants. Evidemment aucun ne parlait vraiment français. Le chef s'en est mêlé et le brouhaha se fit plus intense. M. Commença néanmoins a expliquer ce dont nous avions besoin puis à refuser aimablement les offres de prix fantaisistes. Nous avions en tête le prix de la location de deux voitures et le prix de la location de deux grands taxis touristiques avec "chauffeur parlant français". Nous étions donc fermes dans la négociation, tranquillement, calmement, prenant le temps de laisser le temps faire son office.


A nous deux, nous avons toujours bien réussi dans l'établissement d'une communication vivante. Je joue le rôle de la femme et lui, joue le rôle de l'homme et la rue devient théatre et la conversation devient un jeu, paisible, pour notre part sans enjeu : nous sommes toujours prêts à partir sans regret ni amertume, puisque nous n'avons rien à perdre.

Un conducteur plus téméraire accepta la somme que nous avions proposée, mais il voulait une avance en billet et pour cela, il avançait un mot :confiance.

La communication humaine est réellement un exercice étonnant. C'est parce qu'il parlait de confiance et de contrat que sa proposition était à mes yeux inacceptable, la confiance étant pour moi un "truc" qui se partage. A défaut, elle n'existe pas. 
Comprenez bien que je parle arabe comme ils parlaient français : fort insuffisamment. Mais comme eux comprennent plutôt bien ce que nous racontons, je comprends plutôt pas mal ce qu'ils racontent. Dans ces circonstances, le moindre signal corporel, la moindre expression des sens est enregistrée et utilisée pour avancer plus loin ou abandonner...Dans ces circonstances, la communication est obligatoirement "vraie", le mensonge est impossible.
Nous savions déjà que la conclusion était en bonne voie, le jeune téméraire nous montrait "son" taxi, la plaque, le numéro et répétait le seul mot qu'il savait dire "confiance", nous montrant à l'appui des versets du Coran... en arabe, of course! Il continuait a exiger une avance. Le chef se fit fort de nous expliquer qu'il perdait son tour (le chef règne sur la gare et indique aux voyageurs les taxis en partance dans l'ordre de leur arrivée sur l'aire) du lendemain en nous acceptant comme clients et qu'il était normal qu'il souhaite "ne pas risquer de tout perdre". Nous pouvions comprendre. Mais, pas plus que lui, nous ne souhaitions "perdre" notre journée du lendemain. Les cartes étaient donc sincèrement et équitablement réparties. 

Je cherchais les mots pour expliquer, que je ne voulais pas avancer l'argent. Il fallait qu'ils puissent comprendre et il fallait que ce soit "logique", sans mensonge, sans mauvaise foi. C'est alors que j'ai dit en français : "En fait, nous n'avons pas d'argent, maintenant, nous sommes venus pour discuter, nous n'avons pas pris d'argent!" . C'était vrai, nous étions venus pour voir, pour discuter et si nous avions de l'argent "de poche", nous ne l'avions pas prévu pour payer les taxis.

Alors, j'entendis derrière nous une voix qui traduisait mes propos en arabe à l'intention des taximen, du chef et du jeune téméraire. L'ambiance changea perceptiblement et immédiatement la conclusion arriva "C'est d'accord, je te donne mon numéro de téléphone, voilà" .
Je chuchotais dans l'oreille de M ce qui venait de se passer et afin d'établir un véritable contrat, je proposais que nous laissions, nous aussi, notre numéro de téléphone.

En presque 45 minutes, l'affaire était conclue pour la moitié du prix "touristique", grâce à un petit homme surgit de nulle part, sec, à l'oeil vif:  مصطفى ! Ce prénom signifie "l'élu", "le préféré", en français, on l'écrit au choix Mostafa, Mustapha voire Mostapha, un peu comme ça nous arrange, en fait...

Pendant la journée suivante, il fut notre chauffeur en alternance avec le jeune téméraire qu'il avait entraîné dans l'aventure de la confiance simple. Circulant à huit, dans deux grands taxis réservés pour nous, nous changions de voiture au fil des étapes, au gré du désir des enfants. مصطفى s'exprimant dans un français minimaliste, mais suffisant, ceux qui étaient dans sa voiture pouvaient converser avec lui tandis que dans l'autre voiture c'était le silence. 

A la fin de la journée, nous avons demandé à مصطفى s'il était disponible pour nous conduire dans la montagne le surlendemain. Sans que nous ayons à discuter, il accepta la course pour le prix exact que nous souhaitions proposer, c'est dire que le marché était sensé, restant "une bonne affaire" pour nous comme pour eux.

Voyager en grand taxi, en famille se revèle très confortable et très avantageux par rapport à une voiture de location : il est inutile de chercher une place de stationnement, il est inutile de discuter avec les gardiens de parking, on peut tout laisser dans la voiture sans crainte, on est libre de faire un circuit et de changer d'avis...

MAIS soyons clairs : la différence de tarif entre taxi "pour touristes" et taxi négocié sur la place publique est notable. L'état des voitures n'est pas le même, la conversation du chauffeur est différente. Il me parait impossible de demander à quiconque de faire ce pourquoi il n'est pas organisé et à chaque standing correspond un tarif. Plutôt que de s'acharner à "marchander" irrespectueusement ce qui ne peut pas l'être, il suffit d'aller négocier ce qui nous correspond.

Au bout de chaque démarche, il y a toujours de belles rencontres! 

مصطفى fut un chauffeur lumineux. Nous avons gardé son numéro de téléphone... Inch'Allah... Si nous retournions à Fès...

:-)))

 

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13 mai 2011

Albums

Et voilà, en ce qui me concerne, toutes nos photos (prises par Xav ou moi) sont en ligne... de Rabat aux dunes du Sahara, en passant par Fès, Volubilis, le Moyen et le haut Atlas... ainsi que quelques uns de nos hebergements et repas !

Quelques précisions pour les curieux, avec quelques liens "pour en savoir plus" :

RABAT : Située sur la côte Atlantique, c'est la capitale du Maroc, et deuxième plus grande ville du pays, après Casablanca.

FES (ou Fèz, clin d'oeil à J. qui avait aussi raison en l'écrivant ainsi puisque j'apprends que c'est l'ancienne orthographe) : 3ème plus grande ville du Maroc, sa médina pr contre est la plus vieille et la plus grande du MONDE ! (je comprends mieux pourquoi je ne m'y suis jamais repérée !! j'ai de bonnes excuses !). Exemple modèle d'un ville orientale, elle est placée sous la protection de l'UNESCO. C'est l'une des caitales de la civilisation arabo-musulmane (aux côtés notamment de Cordoue et Grenade en Espagne (magnifiques également au passage) )

MERZOUGA, est un petit village (très touristique aujourd'hui à cause de (ou grâce à) son emplacement) en bordure de l'Erg Cherbi (connu aussi sous le nom de "dunes de Merzouga").
Cet ERG Chebbi est l'un des deux ergs du Sahara au Maroc
(petit rappel : Erg = désert de sable. Reg = désert de pierres)

VOLUBILIS : ville antique romaine, située près de la ville sainte de Moulay Idriss, pas très loin non plus de Meknès.
La journée préférée de Marius sans aucun doute, pour lui qui est un passionné d'archéologie !
Les photos ont été prises essentiellement par Xav.

Et enfin, au sujt de l'ATLAS marocain que nous avons traversé en voitures de location :
Le point culminant du Moyen Atlas est à 3356 mètres. celui du Haut Atlas est situé à 4167 mètres (nous l'avons probablement aperçu, avec son sommet enneigé)

C'est terminé pour la minute culturelle !
LOL

 

 

9 mai 2011

Se déplacer, d'un moyen à l'autre

Voyager consistant à se déplacer d'un endroit à l'autre, il faut inévitablement envisager un moyen de déplacement. Et quand le voyage doit être prévu pour huit personnes qui souhaitent rester ensembles, il convient d'envisager les alternatives envisageables.

Le train, l'avion, le bus ayant pour vocation l'embarquement de nombreux passagers ne posent pas de problème particulier sinon que nous devions réserver aux mêmes horaires et sur les mêmes compagnies pour avoir la certitude de partir et d'arriver ensemble. Une question qui ne se serait pas posée dans les temps lointains où le voyage à pied était le seul voyage imaginable.

...

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Impossible d'oublier le lent cheminement de ces paysans berbères perchés sur leurs ânes. Nous les avons croisés, nous les avons doublés. Ils étaient seuls ou en famille. Il y avait un seul âne ou plusieurs. Le pas de l'âne étant le même que celui de l'homme, il n'est pas question de vitesse, mais de fatigue. Celui qui est sur le dos de l'autre se repose. L'enfant peut dormir sur le dos celle qui le porte, l'homme peut somnoler lors de son voyage à dos d'âne... Parfois l'âne transportait du fourrage, les femmes et les enfants qui l'accompagnaient aussi, alors... ensembles, il marchaient...

...

En sortant de l'aéroport de Rabat, nous savions que nous aurions l'obligation de payer "très cher" le taxi pour aller dans la ville. Nous avions cependant modéré notre "désespoir" après avoir acquitté le car Air France qui nous avait conduit de Montparnasse à Roissy CDG.

En effet, nous savions que nous aurions moins à payer pour quatre personnes dans un "grand taxi spécial aéroport" que pour deux personnes dans un bus "spécial Air France Paris". Tout est toujours une question de relativité!

:-)

Après quelques heures immergés dans la medina, nos points de repères sont devenus plus "locaux", d'autant plus que les "petits taxis" de Rabat acceptaient sans problème de rouler au compteur. Il ne fallait pas moins de trois "petits taxis" pour déplacer notre troupe car nous n'avons jamais réussi à dépasser le nombre "légal" de trois personnes par "petit taxi".

Pour rejoindre la gare, le matin du départ pour Fès, Xa. s'est royalement permis de négocier deux "grands taxis" pour "un bon prix" afin que nous puissions embarquer nos six valises et autant de petits sacs... C'est dire à quel point nous étions déjà rentrés en plein dans la vraie vie de là-bas.

;-)

A la gare de Fès, nous avons été assaillis par des chauffeurs de "grands taxis". Tandis que nous commencions à commencer de penser à discuter, une estafette "ronda" vint se planter au milieu, se faisant copieusement, que dis-je ? ... vertement, apostropher par les taximen. Mais les affaires étant les affaires, notre bonhomme ne se démonta point, il proposait de nous embarquer à huit avec nos bagages pour le prix proposé par un "grand taxi", donc pour la moitié de ce qui nous pendait au nez... Ni une ni deux, nous avons sauté dans son véhicule, les deux hommes mal assis sur le siège de devant, les femmes et les enfants sur la banquette arrière, les bagages dans l'immense coffre : direction la médina !

Ahmed, le majordome de la maison Dar Gnaoua nous attendait, accompagné de deux "tireurs/pousseurs" avec leurs chariots. Nos bagages furent ainsi transportés tandis que nous avons suivi à pied à travers un dédale de ruelles. Nous ne sommes donc pas rentrés dans la médina incognito, notre casquette de touristes tout frais était en place!

;-)

Les jours suivants, nous avons déambulé "by foot" à travers la vieille ville. Nous (M. et moi-je) qui la connaissions si bien, cherchions nos repères afin de nous y re-trouver. Les débuts furent tâtonnants mais couronnés de succès puisque très vite, notre GPS interne pouvait faire les liens indispensables et nous envoyer sur les grandes voies pour rejoindre la bonne porte à la bonne heure.

Dans cette ville très touristique, l'usage du compteur pour les "petits taxis" est assez aléatoire. D'autant plus lorsque la troupe était au complet. Plus d'une fois, nous avons dû accepter le tarif "touristique" et unique et non négociable de 20 dirhams alors qu'il en coûtait normalement 7 àu 8 dirham pour la course... Mais comme un chauffeur nous l'a fait remarquer sans délicatesse : "le compteur, c'est pour le peuple!"

Yeahhhhh... Touristes nous étions! LOL

Pour visiter les alentours de Fès, pour aller à Méknès et Volubilis, nous avons choisi le transport en "grand taxi", c'est véritablement le plus agréable dans la mesure où on accepte de faire abstraction de ce que l'on nomme "sécurité" en France. (voir "libertés..." à ce sujet) et à cette occasion, nous avons fait une belle rencontre avec Mostapha... ce sera l'objet d'un prochain billet!

Et puis, nous sommes partis dans le sud !Nous n'avons eu aucun problèmes pour louer des voitures. Cerise sur le gâteau, notre petite princesse A. a pu retrouver le confort du siège auto "spécial enfant" et les "grands" le bonheur de voyager en sécurité, bien attachés avec des ceintures coulissantes "normales"!

;-)

...

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Là-bas, de l'autre côté des Atlas, en arrivant dans Erachidia, notre surprise fut grande ! La route principale était comble, la circulation était difficile, la population entière était en mouvement... Les vélos étaient les rois! Des vélos de toutes les couleurs, de toutes les formes; des vélos sans aucun sexe apparent; des vélos par centaines... Des hommes en djellaba ou en costume, des étudiant hilares, des jeunes filles bien voilées, des femmes en habit traditionnel, des vieillards en équilibre instable, des enfants sur des vélos d'enfants, des filles sur des vélos d'homme, des hommes enfourchant des cadres féminins, nous avons tout vu. Les villes du sud sont des villes cyclables et cyclistes. Aux heures de pointe, les voitures doivent se frayer un chemin au milieu des deux-roues insouciants, roulants à peine plus vite que le pas des ânes...

La surprise était de taille, amusante, presque fascinante. Mon imagination s'embarquait vivement, voyant déjà quelques benne magique s'entrouvrir au dessus de chaque village pour déverser un flot de bicyclettes et lancer ainsi une mode nouvelle, parfaitement adaptée et tout à fait écologique !

:-)))

...

Après avoir ainsi visité la pays, le retour par le train vers Rabat, le "grand taxi" vers l'aéroport ne furent que formalités faciles et bien ordonnées. L'expérience facilite toujours tout !

Pfiouuuuuu... De retour en France, nous avions de longues heures d'attente entre le débarquement d'avion et le départ du TGV... Pas de stress non... Mais une certaine hâte à retrouver nos pénates, OUI! LOL...

Les voyages, quelle aventure! ;-)

 

 

8 mai 2011

Impressions en vrac

Avant de revenir en détails sur les aventures les plus extraordinaires, il me fallait tracer une rapide esquisse de ces quinzes jours marocains.

Il est bien possible que, par mon boulot, je sois plus que toute autre sensible à ces contrastes qui font naître à la vie.

 

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Ce voyage, nous l'avions imaginé ainsi, tout en contrastes.

Des logements aux paysages en passant par les moyens de transport, nous avons navigué entre luxe et simplicité. J'ai été amusée par les commentaires des enfants qui avaient tendance à trouver "tout bien". Sans doute, l'important pour eux était-il que nous soyons ensembles ?

Première étape, une auberge de jeunesse proche de la vieille ville. Comme prévu, nous disposons d'un coin du dortoir pour nous tous. 

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En visitant Rabat, nous avons apprivoisé les petits taxis et arrêté de faire du calcul mental "pour savoir combien ça fait en euros". Avec deux semaines marocaines à vivre, il fallait réussir à tenir le budget en monnaie locale. Pourtant, aux yeux de certains commerçants marocains nous sommes toujours restés des touristes aux poches remplies d'euros... 
C'est dans cette auberge que nous avons eu le plaisir de déguster l'unique véritable couscous marocain du séjour, celui qui est servi dans un grand plat, au milieu de la table afin que chacun puisse manger (avec les doigts ou à la cuillère) la part qui est devant lui. Toutes les autres fois, même au fond du désert, nous avons eu droit à la tradition française : assiette individuelle, couteau, fourchette et cuillère... 

 


couscous_rabatPhoto A-S F.


Nous attendions Fès avec impatience. Afin de vivre "en famille" et en liberté, nous avions réservé une maison : Dar Gnaoua. Après avoir tassé nos huit personnes sur les deux banquettes du véhicule qui nous avait embarqué à la gare, nous sommes arrivé à la porte (bab) de la vieille ville. Les enfants commençaient à comprendre qu'il n'y avait pas de soucis à se faire au sujet des ceintures de sécurité, elles n'existent pas!

La maison est magnifique. Proche des grands axes touristiques, elle est située à quelques pas d'un souk alimentaire très bien achalandé. Pour la vie de notre groupe, c'était un critère d'excellence, permettant de préparer les repas les mieux adaptés à nos différences. Un billet sera certainement entièrement consacré à nos savoureuses aventures alimentaires.

C'est de la terrasse que se mesurent les différences, les paradoxes et les associations. Changeant avec la lumière, les sons qui montent de la ville dansent entre le jour et la nuit. Les terrasses sont comme autant de livres ouverts à tous les sens.

 

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Le vendredi, tandis que le monde occidental avait les yeux rivés sur la monarchie d'outre-manche, nous étions dans l'effervescence de l'arrivée du Roi Mohammed VI dans "notre médina", à "notre" porte. Après un tour dans le quartier, il était impossible de ne pas voir quel serait son trajet. Certaines ruelles étaient pavoisées et quasi désertes. De nombreux gardes étaient en attente dans les recoins. Nous sentions monter la liesse et nous décidions X et moi de nous y abandonner. Alors, au milieu des habitants du quartier, au premier rang des badauds, nous avons attendu. Nous avons pu juger de l'organisation parfaite, douce et tranquille. Enfin, le roi est passé. Il nous restait à traverser la foule, à trouver un passage, à nous faufiler sans trébucher sur les multiples obstacles pour enfin marcher dans les ruelles plus calmes et rejoindre la maison. Eux, les autres, étaient monté sur la terrasse afin de regarder... De loin.
Pour la première fois de ma vie, j'ai participé à ce mouvement qui entoure le passage d'un souverain. C'était un grand moment.

 

En descendant dans le sud que nous avons touché des yeux ce qui fait le charme de ce pays : le contraste en toutes choses.

DSC02737 photo M.T.


En passant des verdoyants paysages du moyen atlas à la rigueur désertique du haut Atlas, les sommets enneigés nous indiquent le nord tandis que nous attendons de fouler les sommets dunaires de l'Erg Chebbi. En une seule journée, nous sommes passés de l'effervescence incessante de la médina au silence du désert.

Et, même au désert la vie joue. Dans chaque palmeraie, la verdure est nourricière, l'eau coule soigneusement canalisée entre ombres et lumières.

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Quelques jour de plus au désert auraient sûrement ravi notre petite troupe. Nous ne savions pas que le logement serait de cette qualité, permettant de réellement profiter de l'environnement. Les meilleures publications prédisaient des "nids à touristes" infestés de faux guides envahissants. Nous n'avons trouvé que calme et tranquilité.

Dès  jeudi, le retour était amorcé, il fallait commencer à envisager la fin du séjour. Après des heures de route, un bon hôtel nous attendait près de la gare de Fès. A Rabat, nous avons facilement trouvé un hôtel modeste. Datant des années 20, il avait dû connaitre son heure de gloire. Notre vieux "guide du routard" le classait encore correctement dans les années 2000. Depuis, il n'a donc fait que vieillir, mais parfaitement propre, il nous a permis de passer une dernière nuit réparatrice.

Hier matin, nous embarquions pour la France.

Hier soir, nous dormions dans nos lits.

Tant de souvenirs restent à raconter... 

8 mai 2011

Hammam حمّام

 

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حمّام , ou hammam signifie : eau chaude

Au Maroc, le hammam reste un phénomène social au coeur de la médina. 
Nous connaissions l'une et l'autre le luxueux Hammam de Nantes et nous tenions à découvrir l'ambiance d'un hammam de quartier. Ces bains publics souvent montrés dans les films comme des lieux de volupté et de jouissance, décorés de faiences et de colonnes n'existent pas dans le quotidien de la grande majorité des habitants d'une médina. J'avais déjà eu l'occasion de le vérifier et c'est certainement ce que j'en avais raconté qui avait éveillé la curisoité de mon amie. 

Nous avons demandé à notre hôte s'il était possible de se rendre au hammam du quartier. Très arrangeant, il organisa l'affaire. Une employée de la maison fut sollicitée pour nous accompagner avec une seule recommandation : "tu fais tout ce que tu peux pour bien t'occuper d'elles" (je suis incapable de vous l'écrire en arabe... dommage!)

Comme vous pouvez le voir sur la photo, l'entrée du hammam n'est pas signalée aux touristes... La porte est grande ouverte et un rideau plastique masque le vestiaire aux yeux des passants.
La jeune fille qui nous accompagnait, après avoir salué l'assemblée des femmes, commença par marchander fermement notre tarif d'entrée. Argumentant qu'elle allait s'occuper de nous et qu'il n'y avait pas besoin de payer la "masseuse maison" pour le faire. Il était évident que nous aurions donc à la "remercier" directement pour l'attention qu'elle allait nous porter.  Nous étions parties pour nous soumettre à ses ordres et à ses soins sans savoir ce qui allait nous arriver ni quels besoins seraient comblés, c'était assez déconcertant et nous l'avons pris comme un amusement. 

Nous nous regardions en complices afin de ne pas faire ce que nous avions l'habitude de faire au hammam français et de simplement suivre celle qui se chargeait de nous. Elle se déshabilla promptement. Il nous restait à en faire autant avant de la suivre dans la première salle. Prenant au passage une collection de seaux en plastique, elle nous entraina dans la troisième pièce, la plus chaude, celle d'où s'élève la vapeur. 
Là, éclaboussant le sol afin de le nettoyer, elle nous fit signe de nous y assoir. Dans le salle, ni muret, ni banquette. Avec la vasque d'eau bouillante pour seul décor, l'endroit est d'une simplicité exceptionnelle.

Alors, commença la ronde des seaux, de l'eau chaude et de l'eau froide. Dans ce hammam, chaque femme se "protège" derrière ses seaux. Ainsi dans la salle "moyenne" où les gens passent le plus de temps, on peut voir deux rangées de seaux au milieu desquelles il est possible de circuler. Les femmes sont assises entre leurs seaux et le mur, comme derrière un fragile rempart.

Pendant que les préparatifs nous échappaient, j'essayais de capter intensément tout ce qui était à prendre. Tout près de nous une femme s'occupait d'un enfant. Sans tenir compte de ses hurlements, elle le frottait activement. Fermement maintenu sur ses larges cuisses, elle le lavait, le récurait sans ménagement tandis qu'il ne cessait de crier "mama, mama". Sitôt le dernier rinçage effectué, une femme est venue récupérer le petit, l'envellopant dans une serviette pour le sortir vers le vestiaire. J'ai imaginé que sa mère l'avait "déposé" pour le faire laver... 

Notre tour arriva.

Avec un mélange de sel, de henné et de savon noir, le cérémonial du jour commençait par un gommage. Le gant pris le relais, beaucoup moins tendre. C'est un gant synthétique dont les petits picots grattent en profondeur, débarrassant la peau de tous ce qui peut "l'étouffer". 

Peu habituée à "subir" ce pourquoi je n'ai pas été informée, j'aurais apprécié un peu plus de liberté, d'autant plus que nous étions deux françaises et que nous pouvions parfaitement nous débrouiller. Mais le message était clair, il fallait faire le meilleur pour nous et le meilleur était certainement ce que la jeune fille nous concoctait....

Ainsi, nos cheveux furent lavés, brossés, relavés, passés au rhassoul, relavés, rebrossés.
Ainsi, des seaux entier furent déversés sur nos têtes, chauds, tièdes, chauds.
Ainsi vint le massage.

Abondamment savonnée afin de faciliter la glisse des mains de la jeune fille et de sa soeur, allongée à même le carrelage, tournée et retournée au gré de leur impulsions, j'ai été massée en profondeur et précisemment. Etonnante sensation.

La salle tiède m'attendait. Assise à côté d'A-S, nous avons assisté à une scène de vie inimaginable dans un hammam occidental où tout est volontairement "luxe calme et volupté". Soudain, une femme s'est dressée, attaquant sa voisine avec hargne. D'autres se sont levées, les coups sont partis. Les corps brillants et moites se rencontraient provoquant des bruits mats tandis que les voix s'élevaient aïgues et courroucées. Des curieuses sont venues du vestaire, habillées et chaussées, cherchant à provoquer l'apaisement, tandis que les autres femmes, nues derrière leur rempart de plastique continuaient leur bain comme si de rien n'était. La bagarre s'est poursuivie dans la salle froide et c'est alors que nous sommes posé la question de savoir si nous n'étions pas, nous les françaises, à l'origine de ce charivari. On nous a dit que non... En constatant le calme de l'assemblée, il y a fort à parier que les bagarres sont monnaie courante dans ce lieu de promiscuité féminine.

...

Enfin, après un ultime rincage, notre compagne nous conduisit vers la sortie et la "salle de repos" où sa maman nous a rejoint. Elle retourna achever ses ablutions pendant que nous nous sommes séchées.

Un peu étourdies, parfaitement lisses et propres, nous avons retrouvé la vie de la rue, puis le calme du ryad. 

Autant dire que nous avons très, très bien dormi la nuit suivante.

Nous souhaitions absolument vivre cette expérience pendant notre séjour. C'était formidablement bon.

***

Je confirme que ce lieu a bien peu de ressemblances avec les hammams que nous pouvons fréquenter en France...
D'ailleurs, j'ai plutot entendu les femmes du quartier parler des "bains".
Bien loin de ces lieux de détente que je connais ici (où parfois un massage est proposé, ou encore un thé à la menthe, où le silence est demandé, où les enfants et les femmes enceintes sont interdits d'entrée), dans ces "bains publics", il y a des cris d'enfants, on y parle fort, et comme l'a décrit joelle, les bagarres ne semblent pas exceptionnelles ! Je revois cette femme, remettant rageusement sa culotte, puis fouinant avec la même rage, après s'être levée, sa trousse de toilette afin d'en sortir l'objet (certainement pas le plus tendre !) qui irait frapper son adversaire !

C'est un lieu que l'on fréquente par nécessité avant tout : celui se de laver.

Une image parmi d'autres, dans la salle la plus chaude : Une femme à ma droite frotte l'enfant de son amie ou voisine, parfaitement indifférente aux cris du petit. Un peu plus loin, une femme verse de l'eau sur ses longs cheveux bruns à l'aide d'un petit seau, pendant qu'une autre isolée dans un coin, se rase, tournée vers le mur afin de préserver son intimité... A notre gauche, le défilé des femmes qui viennent remplir leurs seaux d'un mélange d'eau bouillante (beaucoup !) et froide (peu !).

Ces femmes sont les femmes voilées croisées au gré des ruelles de la médina, juste de l'autre côté du rideau en plastique...

(anneso0405)


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30 avril 2011

VOLUBILIS par Marius

VOLUBILIS par Marius le Jeudi 28 Avril   2010: Nous arrivons en taxi de Fez.Arrives a Volubilis,nous allons sur la terrasse du Capitole ou nous avons une vue d'ensemble du site.Nous allons ensuite a la maison d'Orphee, ou nous voyons la mosaïque d'Orphee qui est très bien conserve. Après, nous nous dirigeons vers la maison au Deusultor en passant par la basilique et par l'arc de triomphe. A la maison au Deusultor, il y a une mosaïque d'un acrobate sur un cheval. A la maison suivante: la maison au chien, nous y voyons...un zizi circoncis sculpte dans une Pierre! Le long de Decamanus Maximus(l'avenue principale), nous voyons un grand nombre de maisons: la maison a l'Ephebe(plusieurs mosaïques de centaures et de créatures fantastiques), la maison au colonnes(colonnes très bien conserves), la maison au cavalier(mosaïque de Bacchus découvrant Ariane), la maison au travaux d'Hercule(mosaïque des 12 travaux d'Hercule et des 4 saisons) puis d'autre maisons décorés de mosaïques comme les néréides, Dionysos et les 4 saisons et le bain des nymphes. Au fond du site, la maison de Venus qui est très bien conservée car elle est recouverte de mosaïques de Venus. Et toujours au fond, le palais de Gordien qui est le siège des gouverneurs de Volubilis. En retournant a l'entrée, Joelle a trouvé la maison sans nom et moi j'ai trouve le temple C.  Marius
30 avril 2011

"Libertés".....

Hier nous nous avons utilise les taxis collectifs pour nous rendre sur le site de Volubilis, a environ 90 kms de FES. Une Mercedes brillante qui en était a son troisième moteur... Pas de ceinture a l'arrière bien sur (et dire que le matin même la question du siège auto m'avait effleure l'esprit !).
En s'installant a l'avant, Xavier cherche "machinalement" la ceinture qu'il ne trouve pas. Le chauffeur lui répond :
- Non non, pas de ceinture, vous êtes libres, complètement libres !!
Inutile de dire que le conducteur lui même n'avait pas de ceinture non plus.
Et le compteur de vitesse était bloque sur 20 kms/h !
Hier soir nous avons parle entre nous de la conduite "a la marocaine" (le depassement par la droite, l'usage du Klaxon...!) puisque la semaine prochaine nous serons a notre tour au volant pour quitter Fes en direction du désert !

En tant que piétons nous avons pris l'habitude de traverser "a l'arrache", les enfants ayant remarque des le premier jour que les passages piétons sont inexistants, même dans les grandes villes...
C'est aussi cela, le Sud !
Et tout notre petit monde s'adapte parfaitement a tous ces changements, j'ai même l'impression que les comparaisons sont de moins en moins fréquentes, signe que les repères se perdent peu a peu !

PS : désolée pour les accents qui ne passent pas toujours avec l'iPod !

29 avril 2011

Pluie sur Fes



Aujourd'hui nous nous réveillons avec la chanson de la pluie crépitant sur la terrasse. La ville est engluée dans une gangue grise,
C'est notre cinquième jour dans le ryad. Nous posons petit a petit chacun de nos automatismes (sans pour autant les oublier complètement ) entre les murs somptueux de l'antique demeure. Personne ici, ne s'inquiète a l'avance de la météo ni des horaires précis des faits et gestes a venir sinon avec un certain détachement.
Nous sommes certainement un groupe atypique que le gardien des lieux cherche a décrypter patiemment et sans jugements. Avec une remarquable discrétion il essaye de devancer nos besoins et de répondre a nos étranges demandes de touristes.
Aujourd'hui nous avons prévu un après midi au hammam des femmes du quartier, en compagnie de Badrah.

Journée d'eau a Fes.


Envoyé de mon iPod
22 avril 2011

Et voilà, yapluka...

ou presque !

Le ménage est fait (on va dire...), les enfants presque tous douchés, les valises presque bouclées !

Voici notre chargement... une grosse valise, et 4 plus petites.

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Chacun de nous aura un sac à dos léger, qui servira également de "sac à main" !

Chaque enfant aura dans son sac ses lunettes de soleil, une bouteille d'eau éventuellement (pas de raison qu'on porte tout !), son chapeau, et quelques petites choses diverses qu'ils ont voulu emporter (carnet de voyage pour les grands, livre de coloriages, poupée et doudou pour Azélie !)

Départ de la maison demain à 6h50 juste après le lever... !

Le petit déj sera pris dans le train un peu plus tard en gare du Mans, où nous prendrons le TGV des T. en direction de la capitale !

A plus tard pour les photos du voyage, et tout et tout....

:-)))

 

22 avril 2011

La veille du départ, le sac à main est prêt,

 

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Bonjours à toutes et à tous,

Et voilà, on y est presque. Pour cette aventure là, j'ai ressorti le sac qui convient. Je ne sais pas s'il est vraiment assorti à la valise rose fluo (je remarque au passage que mes garçons n'ont toujours pas eu l'idée de ma la piquer!), mais je sais qu'il vient du Maroc et qu'il fera un parfait sac à main, idéal pour les éventuelles mains visiteuses : pas la moindre fermeture, il est extrêmement facile à fouiller !

;-)

Le jardin est propre, la maison aussi. Je ris, comme avant chaque départ, en pensant qu'au retour, le jardin sera en bataille et la maison en poussière ! Quand il y a de la vie, il y a de la vie, et les objets les plus immobiles en gardent la trace du passage.

Nos places sont réservées dans l'avion : une rangée pour la famille F., un hublot et un couloir pour le couple T.. Au total, nous aurons TROIS hublots qui ne donnent pas directement sur l'aile. Puisque nous voyageons de jour, c'est assez important pour être signalé!

Il reste encore plein de chose à faire. L'ambiance va doucement monter d'un cran à la maison "parce que c'est comme ça avant chaque départ" puis retomber vers minuit ou plus. Ce qui est certain, c'est que j'ai hâte d'être à demain. 

A plus loin, on pensera à vous toussssssss.

 

PS : Puisqu'il est possible de poster par mail sur cet espace, il y aura peut-être quelques nouvelles en cours de route...

:-) 

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